Sciences en société / Grande Commande BnF
Ils scrutent les animaux de leur jardin à la jumelle ou à la loupe, arpentent les champs à la recherche de météorites,
ou font grandir des blobs dans leur cuisine.
Ces amateurs « éclairés » ont tous décidé de rejoindre l’un des nombreux programmes de sciences participatives
proposés par des institutions telles que le CNRS ou le Muséum d’Histoire Naturelle, et sont même parfois
impliqués de façon si active qu'ils deviennent des référents incontournables pour les scientifiques.
La collaboration citoyenne à la recherche scientifique existe depuis plusieurs siècles dans les domaines de
l’astronomie, et des sciences naturelles, dans la lignée d’une tradition naturaliste, qui impliquait déjà la contribution
de bénévoles pour la réalisation d’inventaires, et pour la collecte de données de terrain.
Mais après la naissance des spécialisations universitaires, l'écart entre scientifiques et non-scientifiques se creuse,
jusqu'à ces dernières années, qui ont vu naître un nouvel élan, lié en partie au développement des moyens
technologiques de partage et de communication.
De plus, lors du confinement de mars 2020 et face à la crise, est né un besoin grandissant de repenser nos liens à la
nature, de retrouver du sens à nos actions, et d’agir face aux enjeux environnementaux. La participation à ces
programmes a alors explosé.
Même si les sciences participatives génèrent toujours beaucoup de débat au sein de la communauté scientifique,
notamment sur la question de la fiabilité des données récoltées, cet élan semble indiquer un changement des
mentalités, et une redéfinition de la place de la science dans la société.